SETI@Home
en détail
- Au cours de votre existence, n’avez-vous jamais
levé la tête en direction des étoiles
en vous demandant secrètement si nous étions
seuls dans cette immensité qu’est l’Univers…
Depuis quelques années déjà, un projet
scientifique sérieux tente de répondre à
cette question que nous nous sommes tous un jour posée.
En effet, des astronomes et des ingénieurs utilisent
des radiotélescopes à la recherche et à
l’écoute d’une vie extraterrestre intelligente.
- Bien que notre technologie ne soit pas
encore assez avancée pour établir une véritable
communication, ce projet constitue un premier pas considérable
dans notre connaissance de la galaxie et de ses habitants.
Si nous ne pouvons pas encore leur parler, nous pouvons
au moins les écouter et ainsi apporter une preuve
scientifique incontestable qu’une intelligence extraterrestre
souhaite signaler sa présence.
Historique. |
Histoire
de SETI.
- Le 19 Septembre 1959, les physiciens Cocconi
et Morrison publient un article intitulé «
Searching for Interstellar Communications » dans la
célèbre revue anglaise « Nature ».
Cet article soulevait l’idée que des télescopes
radio étaient suffisamment sensibles pour pouvoir
capter les signaux radio d'éventuelles civilisations
évoluant autour d'autres étoiles que la nôtre.
- Ces deux chercheurs suggéraient
que ces messages seraient certainement émis sur une
longueur d'onde de 21 centimètres (c'est-à-dire
1420.4 MHz) qui caractérise l'émission de
l'hydrogène neutre, l'élément que l'on
retrouve le plus dans l'Univers. Il paraissait évident
que les autres civilisations utiliseraient également
ce point de repère du spectre radio. Lorsqu'ils écrivaient
leur article, les physiciens ne se doutaient pas qu’un
radioastronome, Franck Drake, réalisaient la première
phase d’une expérience basée sur ce
principe au National Radio Astronomy Observatory à
Green Bank. En 1960, ce Project baptisé Ozma peut
être considéré comme la première
étude sur la recherche d’un signal extra terrestre
: Drake avait alors observé deux étoiles proches
assez similaires au soleil (Epsilon Eridani et Tau Ceti)
pendant quelques jours, à une fréquence unique
mais n'avait alors détecté aucun signal extra-terrestre
susceptible d’être intelligent. Néanmoins,
ce projet fut le point de départ de douzaines de
projets dont :
• Le projet Cyclops,
lancé par la NASA en 1971 est chargée de concevoir
un réseau de plus de 1000 radiotélescopes
pour détecter des signaux jusqu'à plus de
1000 années-lumière.
• Ohio State Big Ear SETI Project lancé entre
1979 et 1997 détecta un bref signal que l’on
baptisa “WOW !” mais qui ne sera jamais réémis.
• Le projet SERENDIP lancé par l’Université
de Berkeley en Californie en 1979.
• Le projet NASA HRMS (High-resolution Microwave Survey)
lancé par la NASA en 1982 et fut interrompu par le
Congrès américain en 1993 par manque de résultats.
• Le projet META (Mega-channel Extraterrestrial Assay)
lancé par l’Université Harvard en 1985
qui centrait ses recherches sur des canaux élevés
bien précis (8.4 million de cannaux d'une largeur
de 0.05 Hz). Le projet est subventionné par le producteur
Steven Spielberg.
• Le projet SERENDIP II est lancé pour observer
le ciel continuellement.
• Le projet COSETI (Columbus Optical SETI) lancé
en 1990, le premier a cherché un signal laser extraterrestres
en Amérique du Nord.
• Le projet SERENDIP III lancé en 1992 par
l'Université de Berkeley.
• Le projet BETA (Billion-channel Extraterrestrial
Assay) lance par l’Université d’Harvard
en 1995 pour chercher des milliards de canaux.
• Le projet Phoenix lancé en 1995, l’institut
SETI continue alors les recherches de la NASA.
• Le projet Argus lancé en 1996 par la ligue
SETI dont le but était de surveiller la totalité
du ciel avec 5 stations de radiotélescopes.
• Le projet SERENDIP IV en 1997 est installé
au radiotélescope d'Arecibo de 305 mètres,
dans une configuration permettant une analyse continue de
signaux, même lorsque l'instrument principal est utilisé
par d'autres astronomes.
• Le projet Southern SERENDIP (variante de SERENDIP
IV) lancé en Australie en 1998 avec le radiotélescope
de Parkes mesurant 64 mètres.
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Franck Drake. |
La
Formule de Drake:
- L’Union Soviétique s’empare du projet
Ozma en y apportant une amélioration en utilisant
une antenne omnidirectionnelle pour observer une plus grande
partie du ciel. En 1961, le projet SETI s’améliora
encore en 1961 grâce à Drake, toujours convaincu
de l'existence d'une forme de vie extraterrestre depuis
son enfance dans les années 30 à Chicago.
Celui-ci ne pouvait pas s'imaginer que l’Homme soit
le seul à peupler l'Univers. En novembre, il présenta
alors une équation permettant de faire une estimation
du nombre de civilisations intelligentes dans notre galaxie.
Cette équation devint donc un élément
majeur pour justifier le projet SETI.
N = R x Fp x Ne
x Fl x Fi x Fc x L
- Elle exprime le nombre de civilisations
susceptibles de communiquer (N)
qui existent dans la Voie Lactée (notre galaxie),
comme une multiplication de plusieurs inconnues décrite
dans la suite :
R
représente le nombre d'étoiles naissantes
dans la Voie Lactée chaque année. Même
si des chercheurs ont récemment déterminé
que le taux de formation d'étoiles était beaucoup
plus élevé il y a plusieurs milliards d'années
et que ce sont précisément celles-là
qui sont susceptibles d'abriter une civilisation intelligente
(R serait compris entre 1 et 5), au moment où la
formule a été écrite, on s’accordait
à dire que le taux de formation d'étoiles
dans notre Galaxie est approximativement d'une par an actuellement.
Fp
représente le nombre de ces étoiles qui possèdent
un système solaire. Celui-ci est probablement inférieur
à 1. En effet, chaque étoile ne peut pas forcément
avoir un système de planètes. Les récentes
découvertes font apparaître que de nombreuses
jeunes étoiles sont entourées d'un disque
de poussière, siège d'intense formation de
planètes. Les planètes sont donc assez courantes.
Les différents travaux spécialisés
dans la recherche de nouvelles planètes ont conclu
qu'environ 5 % (FP=0.05) des étoiles possèdent
un système planétaire. Le problème
est que seul des astres aussi gros que Jupiter sont actuellement
visibles avec certitude et qu’il est fort possible
que la valeur de FP augmentera avec nos avancées
technologiques.
Ne
représente le nombre de planètes qui réunit
les conditions idéales pour abriter une forme de
vie. Pour Franck Drake et les scientifiques qui travaillaient
sur ces travaux, cette valeur devait être comprise
entre un et cinq (par système planétaire)
en se basant sur l’exemple de notre système
solaire. Malheureusement, d’après les dernières
découvertes il semblerait que notre système
planétaire soit plus une exception qu’une représentation.
Fl
représente le nombre de planètes habitables
sur lesquelles une forme de vie a pu évoluer. Les
molécules (les hydrocarbures organiques complexes
ou les acides aminés) fondamentales aux premières
étapes de la vie sont très abondantes dans
l’Univers. Cela suggère que la plupart des
planètes disposent des matières premières
indispensables au développement d'une forme de vie
toutefois, si les conditions sur la planète le permettent.
Fi
représente le nombre de planètes sur lesquelles
une évolution biologique aurait entraînée
une forme de vie intelligente. Bien que l'intelligence est
certainement la conséquence de toute évolution
et surtout si l’on se base sur le principe qu'une
planète propose seulement à un moment donné
de son évolution les conditions idéales à
l'avènement de la vie et sa perduration, il est fort
probable que la valeur du paramètre Fl soit nettement
inférieure à 1.
Fc
représente le nombre de ces formes de vie intelligentes
capables de communiquer à travers l'Univers et surtout
au moyen d'ondes radio. Pour de nombreuses personnes impliquées
dans la recherche SETI, toute civilisation technologiquement
développée découvre forcément
à un moment donné de son existence que les
ondes radio permettent de communiquer très efficacement
sur des distances astronomiques.
L
représente la durée de vie moyenne (en années)
d'une civilisation capable de communiquer à travers
l'Univers par ondes radio. Pour les plus optimistes, N serait
égal à L : théoriquement, toutes les
civilisations seraient capables de communiquer à
travers l’Univers. Tout comme les paramètres
Fl et Fc, la valeur de L n’a pas été
déterminée.
- De nombreux astronomes et biologistes
ont essayé de résoudre cette énigme
que constitue cette formule, en vain… Même si
plusieurs variables ont été affinées
au cours des dernières années, trois restent
totalement inconnues. De plus, l'évolution est imprévisible
et surtout très chaotique. Dans le cas de l'homme,
il est indéniable que plus nous évoluons,
plus nos capacités intellectuelles se développent,
mais rien nous prouve que l'augmentation de notre intelligence
soit représentative de l'évolution biologique
dans l'Univers.
Deux camps s’affrontent donc sur le bienfondé
cette formule : les sceptiques disent qu'il est anthropocentrique
de croire que le même type d'intelligence humaine
est apparu partout dans l'univers.
En revanche, pour beaucoup de personnes, il est fondamentalement
inacceptable que cette valeur de N soit équivalente
à zéro. Une seule chose est sûre et
ce qui reste le moteur pour tout ceux qui croient au projet
SETI, c'est que si nous n'entreprenons pas de recherches,
nos chances de réussites sont nulles.
Franck Drake
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